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Friday 12 August 2011

Le pouvoir économique royal

Voici un excellent article du site Mamfakinch.com sur l'étendue du control royal sur les pans les plus stratégiques de l'économie marocaine. J'aimerai y ajouté 3 petits points. 

1.      Les différents privilèges accordés aux entreprises royales dans tous les secteurs. On a mentionné le foncier pour Marjane/Acima mais il y en a tant d'autres. Les redevances à l'état ne sont pas à la hauteur de tous les bénéfices que le roi en tire. Sans parler des passe-droits au niveau des contrôles fiscaux, des droits de douanes, etc. On peut aussi parler de Managem qui siphonne les ressources naturelles du pays comme bon lui semble.

2.      Les pressions et influences qu'exercent les managers de la fortune royale sur beaucoup de patrons de l'économie marocaine pour s'accaparer des parts de marchés. Le rachat contre nature, de Wafabank par la BCM en est un exemple. La relation de quasi-subordination entre le patron de la SNI (Société Nationale d’Investissement) et le patron de la CDG est un scandale en soit. L’indépendance de la CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion) n’existe que sur papier. 

3.      Les domaines agricoles royaux. Les Alaouites se sont accaparés comme par magie les meilleures terres agricoles du pays après l'indépendance. Pour ajouter l'insulte à l'injure, ils payent un gros 0 impôt sur tous ce qu'ils en tirent, puisque l’agriculture est un secteur non-imposé au Maroc. Il est consternant de savoir qu’un instituteur peut payer plus d’impôts au Maroc que les domaines agricoles du roi! 


En parlant des activités économiques du roi on ne peut s’empêcher de  mentionner la grande contradiction entre le titre de Commandeur des Croyants (Amir al Mou'minin) et quelques-unes des activités du holding royal. Le roi n'est pas sans savoir que "Ar-riba" (l'usure) pratiqué par sa banque et par Wafasalaf, le leader du crédit à la consommation au Maroc est totalement interdit en Islam, et a fortiori pour quelqu'un qui se veut Commandeur des Croyants. La plus criante des contradictions demeure, le rôle de pionner qu'ont joué Marjane et Acima pour approcher des points de vente d'alcool de ces mêmes croyants. Amir al Mou'minin ne s'est pas contenté de vendre de l'alcool, il a eu l’indécence de le rendre plus accessible à une bonne partie des marocains, surtout dans les quartiers populaire. Ces genres d'hypocrisie ou de schizophrénie ne sont plus tolérables aujourd'hui!

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Article de Mamfakinch.com


Le holding royal SNI est un mastodonte présent dans tous les secteurs de l’économie marocaine. Il jouit d’une place de choix dans le paysage économique et bénéficierait de la bienveillance et des largesses des cercles du pouvoir pour élargir sans cesse ses tentacules.
Mais que représente-t-il comme parts de marchés dans les secteurs où est présent ce symbole du « Makhzen économique »? Mamfakinch a parcouru pour vous quelques secteurs et s’est appuyé sur des statistiques officielles pour prouver le poids de la SNI dans ces secteurs.


Grande Distribution :
Les 2 enseignes Marjane et Acima règnent sans partage sur le secteur avec une part de marché de 64%. Ils ont bénéficié et continuent de bénéficier de largesses sur l’attribution de foncier dans des emplacements stratégiques des villes marocaines. Le Conseil de la Concurrence a d’ailleurs pointé dans un récent rapport les graves dysfonctionnements anti-concurrentiels que connait le secteur.
Il mentionne par exemple « la forte concentration du marché en amont, au niveau de l’approvisionnement (sucre, huile, produits laitiers…) au profit de certains opérateurs ». Allusion faite au Groupe SNI qui a également une mainmise sur le secteur de l’agroalimentaire.

La SNI est également présente dans la distribution automobile, à travers Sopriam, importateur exclusif des marques Peugeot et Citroen au Maroc. Il est le premier importateur de voitures neuves dans le pays (en excluant les Renault et Dacia produites localement).
Agroalimentaire :
Même après avoir cédé Lesieur au français Sofiprotéol, la SNI garde une position quasi-monopolistique sur certains segments. La holding règne par exemple sans partage sur l’industrie sucrière au Maroc, et détient toutes les usines de production de sucre dans le pays.
Au niveau des produits laitiers, Centrale Laitière a une position nettement dominante en s’accaparant 60% de parts de marché.
La biscuiterie n’est pas en reste, et Bimo détient aujourd’hui 50% de parts de marché au Maroc.
La holding SNI détient par ailleurs d’autres entreprises comme les Fromageries de Doukkala (fabricant entre autres de Coeur de Lait), Sotherma (Sidi Harazem),
Télécommunications :
Le dernier entrant dans le marché des télécommunications ne cesse de grignoter des parts de marché depuis l’acquisition de la 3ème licence de téléphonie mobile. Il faut dire qu’Inwi bénéficie de tarifs d’interconnexion nettement plus avantageux que ses concurrents, et n’a déboursé que 36 millions de DH (plus 1,5% du chiffre d’affaires annuel) contre 11 milliards de DH payés par Méditel en 1999.
Finance :
Premier groupe financier au Maghreb et troisième au niveau africain, le groupe Attijariwafa Bank est issu de la fusion de la Banque Commerciale du Maroc et de Wafabank qui appartenait à la famille Kettani. Sa part de marché au niveau des dépôts de la clientèle est de 26%. Il jouit par ailleurs d’une position privilégiée au sein des activités de marché et du conseil financier au Maroc.
Le groupe est également présent dans les crédits à la consommation, à travers sa filiale Wafasalaf qui détient 30% de part de marché.
Wafa Assurance, filiale d’assurance du groupe détient quant à elle 19% de part de marché en matière de primes émises en 2009.
Autres secteurs :
La holding royale reste très présente dans le secteur minier, à travers Managem, qui exploite des mines d’or, d’argent, de cuivre et de cobalt au Maroc et en Afrique.
La SNI est également actionnaire de référence, au coté d’Arcelor Mittal de Sonasid, leader marocain de production d’acier. Il détient trois centres de production à Nador et Jorf Lasfa.
Par ailleurs, la SNI est co-actionnaire de Lafarge Maroc, premier cimentier marocain (40% de part de marché dans le ciment) et leader de production de matériaux de construction (béton, ciment, plâtre et chaux).

La SNI est également présente dans d’autres secteurs comme la production d’énergie propre (Nareva Holding), l’immobilier (Onapar), le conseil en systèmes d’information (Archos Conseil) et les centres d’appel (Accolade ONA).

Conclusion
Le mouvement du 20 février n’a cessé de réclamer la séparation entre le pouvoir et l’argent. Que le chef d’un état détienne une fortune personnelle n’est pas un problème en soi. Mais qu’il détienne d’importantes parts dans les secteurs économiques les plus stratégiques du pays est un scandale qui ne peut être toléré. D’autant plus que certains secteurs sont considérés comme socialement vitaux, comme le sucre, les produits laitiers et les matériaux de construction destinés aux logements sociaux.
A quand la fin du Makhzen économique?

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