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Monday 28 November 2011

Législatives marocaines: Nouvelle partie du même jeu


Abdelillah Benkirane, patron du PJD, est en une de presque toute la presse du royaume de ce week-end. C'est grâce à la victoire de son parti aux premières législatives marocaines sous la nouvelle constitution. Victoire nette, qui  tend à faire croire à un jeu politique clair mais qui, à mon avis, en cache un autre, bien moins glorieux.

Avant de commenter le résultat de ces élections, j'aimerai revenir sur un épisode qui a fait scandale au début de l'année mais qui a vite été oublié. Il donne une petite indication sur la suite des choses. Jamaâ El Moâtassim membre de l'équipe dirigeante du PJD a été arrêté pour "corruption, abus de pouvoir, falsification de documents officiels et administratifs". Le jour où il devait être présenté devant le juge, il été nommé par le roi comme membre du nouveau conseil économique et sociale!! Quiconque connait le système de justice marocain, sait qu'il est sous les ordres et quiconque a un peu de bon sens sait qu'on ne sort pas un homme de prison avec une liste d'accusations de corruption aussi longue qu'une liste d'épicerie pour le nommer dans un conseil créé pour apaiser la contestation anti-corruption! Moâtassim n'a probablement pas été sorti de prison par manque de preuves, présomption d'innocence ou autre beau principe de justice. L’hypothèse selon laquelle sa remise en liberté faisait partie d'un deal plus large en contre-partie d'une prise de position anti-20 février de la part du PJD, me parait plus crédible. On a bien vu comment les deux parties ont rempli leur contrats jusqu'au bout: Le palais en nommant Moatassim dans le conseil machin-machin et Benkirane en attaquant le mouvement du 20 février à volonté. La victoire du 25 novembre semble être la deuxième partie de la récompense...

Revenons un peu au contexte: La monarchie naviguait tant bien que mal à travers les eaux tumultueuses du printemps arabe. On fait montre d'une sérénité imperturbable mais personne n'est dupe. Tous les scénarios sont possibles et (espérons que) le roi et ses conseillers en sont conscients. À partir de là, le Makhzen montre l'étendue de son talent en pratiquant son sport favori: La carotte et le bâton. On joue sur tous les fronts. On tabasse, on arrête, on juge, on condamne, on achète des consciences, etc. 

Friday 30 September 2011

Printemps arabe : un entretien avec Moulay Hicham

Le prince Hicham ben Abdallah cousin du roi du Maroc, chéri des médias indépendants (ce qui en reste) et honni par le Makhzen (et ses médias) a accordé une longue entrevue au journaliste américain Stephen Smith. L'entrevue a été publié dans la revue Le Débat. Elle ne nous apprend pas grand-chose de nouveau mais elle permet au prince du mieux clarifier sa pensée et ses positions par rapport aux événements qui secouent le monde arabe en général et le Maroc en particulier. Je trouve sa façon de voir les choses ainsi que ses points de vues intéressants. Il ne mâche pas ses mots quand il s'agit de commenter la réformette de la constitution marocaine.

Voici le texte intégral :

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Printemps arabe : un entretien avec Moulay Hicham 
 
Propos recueillis par Stephen Smith

Personne ne pouvait apporter un point de vue plus informé sur les bouleversements dans le monde arabe que le prince Moulay Hicham ben Abdallah El Alaoui. Cousin germain du roi du Maroc, Mohammed VI, et héritier par sa mère libanaise d’une grande lignée panarabe, il est également chercheur et enseignant au Center on Democracy, Development, and the Rule of Law de l’université de Stanford, en Californie. Dès 1994, il avait créé l’Institut d’études régionales pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale à l’université de Princeton où il avait débuté ses études. Il dirige par ailleurs une Fondation pour la recherche en sciences sociales sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient qui porte son nom (http://moulayhichamfoundation.org/fr). Né en 1964 à Rabat, Moulay Hicham s’est installé en 2002 aux États-Unis pour des raisons qu’il explique ci-après.

Stephen Smith. – Vous vous exprimez sur le monde arabe à bien des titres: comme membre de la famille royale au Maroc, comme «prince rouge» chéri ou honni dans les médias, mais aussi comme chercheur à l’université de Stan­ford ou comme mécène d’une fondation de recherche en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Alors, au juste, d’où parlez-vous et en quelle qualité?

Moulay Hicham. – Nul ne s’invente. De par mon père, Moulay Abdallah Ben Mohammed El Alaoui, j’appartiens à la famille régnante au Maroc et je suis très fier d’être membre d’une monarchie qui s’est alliée au peuple pour mettre fin au colonialisme. De par ma mère libanaise, Lamia el-Solh, j’appartiens à l’une des grandes familles nationalistes du monde arabe qui a essaimé à travers toute la région. Mais ma «fami­liarité» avec le monde arabe n’est pas seulement le fait de mes liens de parenté. Après mes études à Princeton, j’ai poursuivi des recherches sur des transitions démocratiques pour sortir de l’autoritarisme. Désormais, je suis Consulting Professor à Stanford. Bref, c’est un tout. J’ai grandi au palais au côté de mon cousin, qui est devenu le roi Mohammed VI. J’ai très tôt dit mon fait au roi Hassan II tout en apprenant énormément de lui et en accompagnant mon père – quand il était le représentant personnel de son frère – dans des missions diplomatiques à l’étranger. Après la mort de mon oncle, j’ai continué de soutenir publiquement que le makhzen, c’est-à-dire le pouvoir patrimonial au Maroc, devait périr pour que la monarchie vive et serve les Marocains. Je me suis également prononcé contre le califat, autrement dit contre une monarchie sous l’autorité du «Comman­deur des croyants» mêlant prérogatives politiques et religieuses. Tout cela, je le pense et le défends toujours, à la fois en raison de ce que je suis et à cause de ce que j’ai fait de moi. Certes, personne ne s’invente. Mais je suis, aussi, le résultat de mon parcours et de ma réflexion. On peut être entier, du moins je l’espère.

Wednesday 28 September 2011

Photos des soldats israéliens impliqués dans la tuerie du Mavi Marmara


Des médias turcs viennent de publier les photos de 148 soldats parmi les 174 impliqués dans le meurtre de 9 passagers turcs du Mavi Marmara. Ce bateau faisait partie de la flottille internationale pour briser le blocus illégal de la bande de Gaza en 2010. Les photos font partie des résultats du travail des services de renseignement turcs et il semblerait que le tout sera transmis à la justice turque pour d’éventuelles poursuites. Toutefois, les -présumés- criminels israéliens peuvent se rassurer. Ces poursuites n’auront qu’une portée symbolique dans un monde ou la complaisance envers les crimes d’Israël a toujours été la règle jusqu’à maintenant. 

La Turquie ne lâche pas prise. Erdogan semble déterminé à aller jusqu’au bout de cette affaire et c’est tant mieux. Pourvu que ce soit par conviction et non pour des raisons électoralistes/populistes…



Le TGV entre Makhzanisme et Nihilisme


La visite de Nicolas Sarkozy au Maroc dans les 2 prochains jours et le projet de TGV qui vient avec alimentent les débats entre marocains sur le net. C’est un exercice périlleux mais je vais tenter de résumer et de caricaturer les échanges et les commentaires au sujet du projet de TGV sur les forums et les blogs marocains.

J’ai évidemment un parti pris puisque je suis contre l’idée du TGV au Maroc. De plus, je trouve sublime l'argumentation « officielle » pour défendre l'idée du TGV. Alors voici un échange fictif entre un pro-TGV, naturellement makhzanien, et un anti-TGV, naturellement nihiliste. Oui oui, je fais des raccourcis Makhzaniens vs. Nihilistes mais c’est uniquement pour les besoins de l’exercice.

-          Makhzanien: C'est une bonne chose pour le Maroc, parce que c'est moderne
-          Nihiliste: Oui mais nous n'en n'avons pas vraiment besoin
-          Makhzanien: Non c'est une chance pour nous, c’est important et c'est le futur du transport en commun
-          Nihiliste: Oui mais nous avons des besoins plus urgents (lignes ferroviaires vers le sud et d’autres régions, routes pour les régions enclavées, écoles, université, hôpitaux, etc.)
-          Makhzanien: Non c'est critique pour connecter le nord au sud
-          Nihiliste: Nous avons déjà le train et l’autoroute et  nous ne pouvons pas nous permettre un TGV, c'est trop cher et il y a d'autres moyens moins couteux
-          Makhzanien : Rien n’est cher pour notre beau pays. C’est un choix qui s’impose. C’est écologique. On va réussir
-          Nihiliste : Oui mais même la France, le pays du TGV, trouve que c’est un gouffre financier
-          Makhzanien : Notre croissance est plus prometteuse et nous allons le gérer mieux
-          Nihiliste : Notre croissance dépend encore de la pluviométrie, pas du TGV. Vous croyez que l’ONSF va gérer le TGV mieux que la SNCF ? Mais vous êtes fou ?
-          Makhzanien : C’est important pour le tourisme
-          Nihiliste : Les touristes viennent au Maroc en avion et le TGV ne passera même pas par des régions touristiques
-          Makhzanien : C’est un investissement majeur en infrastructure qui va créer des milliers d'emplois. 
-          Nihiliste : Le TGV ne crée pas vraiment d'emplois. De plus, il n'y a même pas de conditions sur des transferts de technologies comme font les autres pays avec des contrats aussi gros.
-          Makhzanien: Ce n'est pas un si gros contrat. Les français nous font un prix d'ami
-          Nihiliste: Prix d'ami ? Je n'en suis pas sûr. Nous n'avons même pas fait d'appel d'offres. On aurait peut-être eu un meilleur prix ailleurs. Peut-être même qu'il y a des rétro-commissions dans cette affaire ? Vous savez, les élections présidentielles approchent en France...
-          Makhzanien : Vous n’êtes qu’une bande de gauchistes, nihilistes, anti-Maroc, anti-progrès et vous ne comprenez rien au développement. D'ailleurs, vous n'avez jamais rien compris…
-          Nihiliste: Et vous une bande de makhzaniens, n3am-sidi-istes, béni-oui-oui-istes et de toute façon, vous applaudissez n'importe quelle décision royale

THE END




Monday 26 September 2011

Makassib de la "Dream Team" gouvernementale

Le gouvernement du Maroc, qui a le mot « Échec » désormais gravé sur le front, en a surpris plus d’un avec cette initiative visant à glorifier son bilan et ses prétendues grandes réalisations. Il se permet ce triple-salto-arrière en faisant usage d’un grossier trucage de chiffres. Plusieurs blogueurs marocains ont d’ailleurs démonté pièce par pièce les chiffres annoncés mais ce serait bien de revenir sur la composition même de ce gouvernement. Comment une équipe de « loosers » qui prend ses ordres du cabinet royal peut s’attribuer une quelconque réalisation digne d’être citée ? Ce serait pénible et inutile de s’attarder sur chacun des pions du gouvernement mais faisons connaissances avec ses « poids lourds »…

Abbas El Fassi, Chef du Gouvernement

Abbas El Fassi est probablement le premier ministre le plus minable de l’histoire du Maroc. Il a le charisme d’une serpillière. Si sa nomination au poste de premier ministre, soi-disant respectant les règles « démocratiques », était une gifle adressée aux marocains. Elle a carrément été un crachat aux visages des victimes de l’affaire "Ennajat". Cette triste histoire a été à l’origine du suicide d’au moins quatre des victimes. Dans cette affaire Abibbis a fait preuve d’une incompétence et d’une malhonnêteté absolue. Pour ajouter l’insulte à l’injure, aucune excuse, sanction ou démission. Bien au contraire! Confirmation s’il en fallait une que les gaffes des fidèles serviteurs du trône aussi grosses soient-elles ne sont jamais sanctionnées pourvu qu’elles soient envers le peuple et non envers le roi. Un haut responsable, aussi compétent soit-il, peut se retrouver du jour au lendemain muté à Figuig ou Zagora pour une minuscule erreur de protocole. Par contre un ministre qui engage la garantie et la responsabilité de l’état dans une des plus grosses escroqueries de l’histoire du royaume et maintenu dans ses fonctions, pire encore, promu ministre d’État et même parachuté premier ministre quelques années plus tard. En 2003, au Portugal, un ministre a été contraint de démissionner seulement parce que sa fille aurait eu un passe-droit (assez discutable) pour entrer à l’université. Chez nous, le mec, distribue des hauts postes à tout son clan, cautionne un vol qualifié contre 30000 jeunes « fils du peuple » et qu’est-ce qu’on en fait ? On lui donne une promotion. Si cela n’est pas du foutage de gueule…

On ne peut tourner cette petite page de Abbas El Fassi sans mentionner que notre monument national de la honte fait des déclarations qui l’ont entrer par la grande porte dans l’histoire de la servitude volontaire. Exemples :


Friday 12 August 2011

Le pouvoir économique royal

Voici un excellent article du site Mamfakinch.com sur l'étendue du control royal sur les pans les plus stratégiques de l'économie marocaine. J'aimerai y ajouté 3 petits points. 

1.      Les différents privilèges accordés aux entreprises royales dans tous les secteurs. On a mentionné le foncier pour Marjane/Acima mais il y en a tant d'autres. Les redevances à l'état ne sont pas à la hauteur de tous les bénéfices que le roi en tire. Sans parler des passe-droits au niveau des contrôles fiscaux, des droits de douanes, etc. On peut aussi parler de Managem qui siphonne les ressources naturelles du pays comme bon lui semble.

2.      Les pressions et influences qu'exercent les managers de la fortune royale sur beaucoup de patrons de l'économie marocaine pour s'accaparer des parts de marchés. Le rachat contre nature, de Wafabank par la BCM en est un exemple. La relation de quasi-subordination entre le patron de la SNI (Société Nationale d’Investissement) et le patron de la CDG est un scandale en soit. L’indépendance de la CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion) n’existe que sur papier. 

3.      Les domaines agricoles royaux. Les Alaouites se sont accaparés comme par magie les meilleures terres agricoles du pays après l'indépendance. Pour ajouter l'insulte à l'injure, ils payent un gros 0 impôt sur tous ce qu'ils en tirent, puisque l’agriculture est un secteur non-imposé au Maroc. Il est consternant de savoir qu’un instituteur peut payer plus d’impôts au Maroc que les domaines agricoles du roi! 

Thursday 11 August 2011

Moubarak, la fin d'un tyran

Regarder l'ouverture du procès de Moubarak à la télévision il y a quelques jours devait être un événement jouissif pour des millions de personnes. Il l’a été pour moi. Je n'ai jamais porté aucun dictateur dans mon cœur mais j'ai voué un mépris particulier envers celui-là. L'impact négatif de la gestion catastrophique des affaires de son pays sur des millions d'âmes est sans équivoque. La corruption généralisée, le pillage des richesses du pays par les membres du régime et leurs proches, la torture quasi-systématique, etc. sont autant de raisons d’haïr ce monsieur, mais son fait d’arme le plus méprisable demeure sa grande contribution à l’emprisonnement des habitants de Gaza. Espérons que son triste sort servira de signal d'alarme aux tyrans qui sévissent encore dans nos pays.


En poussant la collaboration avec l’occupation Israélienne vers des limites jamais atteintes auparavant, il se dépassait en ingéniosité pour marcher sur ce qui restait de la fierté et de l'orgueil des égyptiens. Recevant ses ordres de Tel-Aviv il a maintenu le passage de Rafah fermé depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir à Gaza, même à l’apogée des crimes Israéliens sur Gaza pendant le massacre de 2008/2009. Jamais dans l'histoire récente une population bombardée s’était vu refuser même le droit de fuir les zones de bombardements. La ministre des affaires étrangères d'Israël de l'époque Tzipi Livni était même venue quasiment annoncer au monde entier à partir du Caire que son armée allait diriger sa foudre contre les habitants de Gaza . Il va sans dire que Moubarak a donné son accord à l'attaque bien avant cette annonce. Le seul crime des Gazaouis était d'avoir majoritairement élu le Hamas au pouvoir. Moubarak avait également déployé des efforts surhumains pour maintenir la division palestinienne. On peut tout à fait comprendre la joie des habitants de Gaza après la chute du tyran. 

Thursday 28 July 2011

Somalie / Somalia


La situation de dizaines de milliers de personnes en somalie est extrêmement horrible. Il est difficile de bien s'en rendre compte du confort où nous vivons. Rare sont ceux parmi nous qui s'inquiètent pour ce qu'ils vont manger ce soir. Regardez ces images terribles et donnez. SVP. Même les plus petites contributions font la différence. Voici une petite liste d'organismes pour vos dons.

The situation in Somalia is extremely dramatic. It is not easy for people like us, who do not have to worry about what`s going to be on our plate tonight to imagine the extreme suffering of people in Somalia. Please take a look at these pictures and donate. Even the smallest contributions can make a difference. Here is a quick list of trusted organisations for donations.

Islamic Relief: http://www.islamic-relief.com/
Oxfam: http://www.oxfam.org/
The UN Refugee Agency (UNHCR): http://www.unhcr.org/emergency/somalia/global_landing.html

 عَنْ رَسُولِ اللَّهِ صلى الله عليه وسلم قَالَ

« مَا نَقَصَتْ صَدَقَةٌ مِنْ مَالٍ وَمَا زَادَ اللَّهُ عَبْداً بِعَفْوٍ إِلاَّ عِزًّا وَمَا تَوَاضَعَ أَحَدٌ لِلّهِ إِلاَّ رَفَعَهُ اللَّهُ »

Tuesday 26 July 2011

"J’ai décidé de rompre toute relation d’allégeance vis-à-vis de vous"

Voici une lettre d'un courage exceptionnel de Ahmed Benseddik, Ingénieur de l’école Centrale de Paris, ancien directeur général de la société thermo-médicale de Moulay Yacoub, concepteur du projet et ancien directeur exécutif de l’association du 1200ème anniversaire de la ville de Fès.

Il ne révèle pas tous les détails sur son histoire mais on peut facilement imaginer que c'est le geste d'un homme qui a perdu tout espoir envers la justice de son pays et surtout envers l'institution monarchique. Il a bien tenté à plusieurs reprises d'interpeller le roi par des moyens plus discrets mais sans succès. La monarchie et les vautours qui l'entourent ne tolèrent que les soumis.

Je ne sais pas si c'est la première fois de l'histoire du Maroc moderne qu'un tel geste est posé et de façon aussi publique mais je salue le courage de ce monsieur et je prie Dieu pour que lui et sa famille puissent s'en sortir indemnes.

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Lettre de Ahmed Benseddik à Mohammed VI

Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux

De : Ahmed Benseddik,

Ingénieur de l’école centrale de Paris,

Ancien directeur général de la société thermo-médicale de Moulay Yacoub,

Concepteur du projet et ancien directeur exécutif de l’association du 1200ème anniversaire de la ville de Fès.

Après la lettre de la dignité, la responsabilité et la clarté datée du 05 07 2010 adressée au:
Roi du Maroc Mohamed VI

La présente lettre s’adresse au même destinataire.

Paix et salut sur vous,

Si, après le 20 février, le concept de l’allégeance au roi garde encore quelque signification, j'ai le regret de vous informer que, pour ma part, j’ai décidé de rompre toute relation d’allégeance vis-à-vis de vous. Et ce, en raison de ma profonde déception née des suites de votre injustice, mais, aussi, parce que j’ai perdu tout espoir de vous voir me rendre cette justice que je ne cesse de revendiquer, à juste titre, depuis… Un contrat ne devient-il pas caduque, donc nul et non avenu, dès lors que l’une des parties contractantes n’en remplit pas, avec entêtement, les obligations ?

Monday 25 July 2011

The Arab Development Initiative

Before Jan 14th, 2011 ideas like this one, used to sound so strange, unrealistic, even naive. Today, I feel everything is possible and I am willing to help. What about you?



http://www.arabdevelopment.com/

Casa ma ville

J’aimerai, dans ce premier billet, rappeler le triste sort que subit le patrimoine immobilier historique au Maroc. Quasiment toutes les villes du Maroc en sont victimes mais il y a une semaine, ma ville, Casablanca, venait de subir une nouvelle amputation avec la démolition du "Piot-Templier". Un des beaux immeubles art-déco construits au début de siècle dernier qui ornent le boulevard Mohamed V (ancien boulevard de la Gare). Tant de voix se sont levées pour le défendre mais les prédateurs saisissent la moindre occasion pour amputer la ville d’une partie de son histoire. Hier le Théâtre Municipal, l’Hôtel Lincoln, la Villa Cadet, la Piscine Municipale, etc. aujourd’hui le Piot-Templier.

Des efforts pour rendre Casa (et d'autres villes) plus belle ont été consenti depuis quelques années mais cela ne sort pas du cadre habituel dans lequel travaille notre makhzen : La politique d'embellissement des façades. On a retape les avenues les plus "visibles" mais on délaisse encore et toujours le reste. Mais que peut-on attendre d’une administration municipale totalement corrompue, des élus qui ne sont là que pour leurs intérêts personnels et dont les magouilles sont le pain quotidien ? Casa est le symbole même de la mauvaise gestion des affaires publiques et de la négligence de l’état envers notre patrimoine collectif. On construit et on construit parce qu'on fait de gros bénéfices et de gros bakchich dans l'immobilier, mais en même temps des chefs-d’œuvre architecturaux sont laissés à l'abandon quand ils ne sont pas tout bêtement démolis.

Le comble du ridicule est ce triste spectacle qu’a essayé de nous jouer le maire de la ville. Supposé être le garant de la préservation du patrimoine de Casablanca, Sajid préfère jouer la vierge offensée. Il clame qu’aucun recours juridique n’était encore possible, et qu’en signant le permis de démolition il ne faisait qu’exécuter une décision de justice. En fait, il fait semblant d’ignorer, qu’une décision du ministère de la culture datant de Janvier 2011, soit plusieurs mois avant la délivrance du permis de démolir, avait officialisé l’inscription de l’immeuble comme patrimoine national.

Bulletin Officiel publié le 21 février 2011

Casamemoire a bien tenté d’alerter l’opinion publique mais c’était trop tard, le mal était déjà fait. Un bijou du patrimoine casablancais a été jeté aux pieds des pelleteuses et peu importe ce qu’on va construire à la place, l’agencement du boulevard Mohamed V est brisé à jamais.

Rappelons aussi le drame de l’Hôtel Lincoln (l’immeuble Bessonneau) qui tombent littéralement en ruine chaque jour devant des casablancais impuissants. L’administration se réveillera-t-elle un jour pour sauver ce qui peut encore l’être de ce bijou architectural ?

Parallèlement à cette frénésie immobilière qui rafle tout sur son passage, Casa manque très cruellement d'espaces verts. La ville étouffe sous le béton mais il n'y a aucun responsable pour dire Basta! Récemment, la zone qu’occupait l'ancien aéroport d'Anfa a été rendu disponible. L'état avait alors une occasion en or pour transformer ce grand espace sous-utilisé en espace vert qui aurait redonné vie à toute la ville. Malheureusement, on a raté cette chance unique, et on va y faire quoi ? du béton et encore du béton ... J’y aurais vu une grande bibliothèque, des espaces verts pleins la vue, un jardin botanique, etc. Je rêvais que Casa allait avoir son central Parc” mais l’administration me promet des R+5!

Vue générale du plan présenté par la frime Reichen Robert & Associés
La vielle ville se meurt, la toute mini-forêt de Bouskoura se fait grignoter de tous les côtés, l’université Hassan II a des aires de bidonville… Les enfants de toutes la ville jouent dans les rues par manque de terrains de sport, de parcs et d’espaces de jeux. Y-a-t-il encore des urbanistes non-corrompus dans ce pays ?

Depuis les débuts du règne de Hassan II, d’honorables et courageuses voix n’ont cessé de critiquer la gestion des affaires publiques au Maroc. Bien plus de langues se sont déliées depuis #feb20. Toutefois, la gestion désastreuse des collectivités locales échappent encore un peu aux feux de la critique. C'est pourtant là où se conjuguent beaucoup des politiques générales du pays. Il n’y a de meilleurs endroits pour constater l’échec retentissant des politiques au Maroc, que de regarder comment nos villes sont gérées, que ce soit par les instances élues ou par l’administration. Casablanca et toutes les villes du Maroc méritent bien plus d’attention. Espérons que le vent de changement qui finira par emporter les corrompus de tous bords sera bénéfique pour la préservation de notre patrimoine…


Friday 22 July 2011

Chroniques subversives

Comme dirait l’autre, écrire c’est respirer, c’est hurler en silence,  c’est parler sans être interrompu. Ce blog est né sous un beau soleil de juillet. Son idée était en gestation depuis des années mais il fallait trouver le temps et l’énergie pour lui donner vie. Il sera le fruit de modestes réflexions de son auteur sur différents sujets. Un regard, espérons-le, profond sur ce qui m'entoure et m’intéresse. Souhaitons-lui une longue et un bon vent....